RA125 v2.0 : 4/7 Unknow Run Collective : 08:32:01
texte par Guillaume Audette
L’année dernière quand nous avons vu le crew de Run Rite tester le concept, nous étions tout de suite tombés en amour avec l’idée. Depuis la minute ou nous avons découverts la première publication de Goph', l’espoir est né qu’il y aurait un jour une deuxième édition. Il nous manquait une chose : une équipe. Martin et moi avions donc cette course en tête depuis plusieurs mois. On se trouve 4 autres motivés, 1 gars et 3 filles pour respecter la parité. Unknown Run Collective est inscrit. Deux glacières dans le coffre d’un Dodge et 6 t-shirts fraîchement imprimés on ne peut plus reculer.
Unknown: Ça vient avec un stress. Peut-être que le mot stress est un peu fort, mais au moins une bonne fébrilité. Fébriles, car on sait qu’on va sortir de notre zone de confort, qu’on va aller dans des zones qu’on n’est jamais allé. Le type de course, la vitesse, le trajet, l’équipe, les compétiteurs. Tout est nouveau. Nous sommes une équipe créée spécialement pour l’évènement et composée principalement des coureurs de très longue distance. On a l’habitude de longs moments seuls, laissez à nous-mêmes en pleine forêt. Complètement à l’opposé de la journée qui nous attend entasser à 5 dans une fausse minivan et suivie par un top photographe.
Run Collective: On a plusieurs missions en commun. La principale, on l’attend depuis longtemps cette course, on veut passer une belle journée à faire ce qu’on aime le plus. On veut aussi réussir à créer un esprit d’équipe rapidement, que tout le monde soit à l’aise et baisser la pression. En bonus on aimerait bien essayer de ne pas perdre la face vis-à-vis toutes ses équipes de tops coureurs bien établis qui se qualifient comme des familles.
5 h 25 parc Arthur Therrien : « Salut moi c’est Lydianne » « Enchanté Lydianne ! Voilà ton t- shirt... »
On mise tout sur notre préparation. On segmente le long trajet méticuleusement en segments égaux. On s’assure que les sections nous donnent des points de relais qui sont logiques, en cohésion avec limitations urbaines, les zones de travaux et les sens uniques. Ce plan de match bien établi sur lequel nous avons tant misé aura été suivi pendant 6 minutes exactement. 6 minutes, juste le temps qui aura fallu à notre capitaine pour qu’il se perde dans son échauffement en se rendant au premier relais. Tellement perdu qu’il a dû prendre un taxi pour retrouver l’équipe sous le pont Jacques-Cartier
6 h06 au marché Atwater : « Tu es où ?!?! » « Prends mon relais Martin. Prends mon relais !! »
Entre le premier relais raté et le sprint final, nous avons modifié notre plan à multiples reprises. Adaptant nos distances en fonction de notre position dans la course, des moments plus difficiles de chacun et des stratégies des autres équipes. C’est cette capacité d’adaptation qui nous a rendus plus forts au fur et à mesure que la course se déroulait. Cette adaptation qui a nous permis de mener une chaude et divertissante lutte à l’équipe RunRite pendant une grande partie de la course.
8 h 15 à Pointe-aux-trembles : « Ça va donc ben vite !!! »
Trop vite ?
Du doute il y en a eu dans cette journée. Doute d’être parti trop fort. Doute que la chaleur va nous faire exploser. Doute qu’on soit vite les 7e et qu’on ne voie plus personne de la journée. Doute de boire assez, de boire trop. Doute en voyant la foulée des autres équipes qui ne semblaient jamais se fatiguer. Doute sur quoi et quand manger.
10 h 06 dans Ahuntsic : “Mon sac de cashew était passé date”
Suer, rire, souffler pendant aussi longtemps. C’est tellement étrange une course où les distances courues sont très courtes, mais qui dure aussi longtemps. Un feeling d’ultra- marathon mais en sprint.
13:00 à Senneville « La façade de sa maison était plus longue que mon segment »
Comme disait Keanu à Sandra dans le film (chef d’œuvre) SPEED : “ I have to warn you, I’ve heard relationships based on intense experiences never work” Je suis maintenant convaincu que c’est de la foutaise. On a commencé la journée en se connaissant à peine et on a terminé comme une vraie équipe. Lydianne : C’est elle qui est sortie le plus de sa zone de confort durant toute la journée. Malgré le doute elle a fait tous ses segments et a terminé fière et en force. Annie-Claude, constante, solide une vraie coureuse d’expérience qui aime et qui est habituée de se pousser et de tirer d’autres coureurs. Martin: il a embarqué dans l’aventure à 48 h d’avis pour remplacer notre 3e homme blessé . La foulée solide, M. orientation le sourire fendu jusqu’aux oreilles même à 4 :00 de « pace ». Karolane : Même quand nous savions que Run Rite était rentré au bercail, elle poussait encore comme s’il n’y avait pas de lendemain le feu dans les yeux. Bherer : notre arme fatale, le plus rapide de nous tous, un gars et un coureur en or qui a su nous motiver et compenser pour nos segments plus lents toute la journée.
14 h 25 dans Verdun : ‘All in Martin, All in! Ramène ça à la maison ! »
Le sentiment de fierté à l’arrivée. Les premières équipes bien en place pour nous envoyer une belle grosse dose de solidarité.
Entre les 100 km en montagne, les 5 km en famille, les marathons dans les plus grandes villes, on pensait avoir tout vu, mais on c’était trompé. Cette course nous a permis de voir notre sport sous un nouvel angle.
On en veut encore ...